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Municipalité de Saint-Armand

414 chemin Luke
Saint-Armand (Québec)  J0J 1T0
www.municipalite.saint-armand.qc.ca

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Histoire et généalogie

La nouvelle municipalité de Saint-Armand est née le 3 février 1999, de la fusion des municipalités de Saint-Armand et de Philipsburg. Remontons un le peu le temps… 

René-Nicolas Levasseur (1707-1784) appartenait à une famille liée à la marine depuis près d’un siècle. Certains membres de sa famille avaient rempli des charges d’intendant et de commissaire ordonnateur et son père, tout comme lui, s’était consacré à la construction navale pour la couronne française. Pour ses loyaux services mais aussi pour lui permettre de poursuivre ses travaux en Nouvelle-France, on lui octroya le 23 septembre 1748, une concession de six lieues de large par trois lieues de profond à l’est du lac Champlain. Il lui donna le nom de Seigneurie de Saint-Armand, vraisemblablement en l’honneur d’Armand, cardinal de Richelieu.

Situé au nord-est du lac Champlain, aux abords de la baie Missisquoi, le hameau de Philipsburg quant à lui est le plus ancien site de peuplement de la Seigneurie de Saint-Armand et de sa région. En effet, après la signature du Traité de Paris de 1783, les britanniques se retirèrent des états américains après la guerre d’indépendance. Plusieurs loyalistes en plein désarroi quittèrent donc leur pays. Voilà probablement pourquoi une dizaine de familles américano-hollandaises en provenance des comtés de Dutchess et d’Albany (état de New-York) vinrent s’établir à Philipsburg vers 1784.

L’une d’elles est celle d’un certain Philip Luke qui achète une concession au coeur même du village de Saint-Armand et s’y installe avec sa jeune famille. Il sera le propriétaire et l’opérateur du premier incinérateur à potasse du comté (Missisquoi).On dit aussi qu’il aurait hérité par la suite de quelques esclaves Noirs. D’ailleurs, des Noirs venus des États-Unis, soit comme esclaves de loyalistes anglais, soit comme évadés de leurs maîtres américains, construisirent une école à Philipsburg en 1831. C’est dire qu’une communauté noire vivait assurément ici à cette époque.

Il semble que vers 1788, monsieur David Sager, en provenance du comté de Columbia (état de New-York), acheta une concession sur une colline à l’extrémité est de la Seigneurie de Saint-Armand pour y installer sa famille. Cet endroit fut nommé Sagerfield. Un certain George Tittemore vint également s’y établir, probablement a la même période. Sagerfield prendra par la suite le nom de Pigeon Hill en raison des nombreux pigeons qu’y si trouvent. Ce secteur de Saint-Armand porte encore ce nom aujourd’hui. 

C’est en 1789, que Thomas Dunn acquis la totalité de la Seigneurie de Saint-Armand qui à cette époque empiétait largement sur le territoire des États-Unis. Dès 1792, il demanda une concession pour compléter l’étendue de sa seigneurie amputée par le découpage de la frontière entre le Bas-Canada et les États-Unis. De nouveau, en 1802, il réclama vainement l’intervention des autorités britanniques pour obtenir une compensation du gouvernement américain.

Bien que la guerre américano-britannique (1812-1814) fût bien loin des préoccupations de la population de la Baie Missisquoi, les résidents de Philipsburg, le soir du 11 octobre 1813, furent surpris par l’attaque du commandant américain Isaac Clark et sa flottille de vaisseaux (env. 400 hommes) afin de bloquer tout ravitaillement américain pour les troupes britanniques du Canada. Un mort, quelques blessés, plusieurs prisonniers mais surtout une importante saisie de provisions, d’armes et de munitions. Un second raid américain s’emparera de Philipsburg en mars 1814. Il sera repoussé 4 jours plus tard par les troupes britanniques du Canada.

Saint-Armand porte aussi des souvenirs de la Rébellion de 1837. En effet, le 6 décembre 1837, à Moore’s Corner (Saint-Armand), un groupe de 80 Patriotes qui s’étaient réfugiés à Swanton, au Vermont, furent interceptés dans leur tentative de revenir au Canada, et mis en déroute par une milice loyaliste largement supérieure en nombre. 

Quoique la municipalité de la paroisse de Saint-Armand ait été officiellement établie en 1845, on en retrouve une attestation dès 1834, sous la forme de Saint-Armand-Ouest. En 1846, c’est la constitution de la municipalité de Philipsburg qui se détache de celle de Saint-Armand–Ouest.

Afin de permettre la jonction entre le chemin Édoin et le chemin Chevalier un pont couvert est construit vers 1845 (le pont Guthrie). Traversant le ruisseau Groat, il est au Québec, le  plus petit et le plus ancien pont couvert de par sa construction. À la même époque, le chemin de fer de la « Central Vermont » atteint enfin Saint-Armand et l’on procédera à l’inauguration de la gare en 1865. Ce pan d’histoire se terminera toutefois le 18 novembre 1955 lors du dernier passage du train à Saint-Armand Station. La voie ferrée a été enlevée depuis fort longtemps mais la gare est toujours présente.

C’est à partir de 1866 que les « Fenians » américains lancent plusieurs raids en sol canadien en bordure de la frontière dont celui à Pigeon Hill effectué par le général Samuel Spear et plusieurs centaines d’hommes. Pillage et violence sont finalement repoussés par la milice canadienne.

C’est en 1926, le 7 mars, au centre même du village de Saint-Armand, que l’église catholique Notre-Dame-de-Lourdes (construite vers 1910) est ravagée par les flammes. Elle sera reconstruite la même année selon les plans de l’architecte J.H.Caron. Notons en passant que Saint-Armand possède de très belles églises anglicanes et méthodistes des siècles derniers ainsi que plusieurs cimetières s’y rattachant. Des joyaux à visiter pour les intéressés… 

Finalement, on ne peut passer sous silence le fameux « Nigger Rock » où, selon la tradition orale, seraient enterrés des esclaves Noirs de l’époque. Ce site historique se situerait actuellement sur une propriété privée. Une plaque commémorative de cette période, remise par le gouvernement du Québec en 2003, se trouve actuellement au Centre Communautaire de Saint-Armand.

Aujourd’hui, les armandoises et armandois (pop. 1 269 en 2013) bénéficient d’un environnement des plus charmant avec ses constructions datant du 19e siècle, ses riches terres agricoles, et son décor enchanteur où le soleil se lève sur des collines et vallons à couper le souffle, et se couche sur le magnifique lac Champlain.

Liens complémentaires: 

Circuit patrimonial: Baie Missisquoi

Éphémérides de Saint-Armand